UN BARRAGE CONTRE LE PACIFIQUE

Une adaptation de Marguerite Duras Mis en scène par Maud Andrieux.

Date : du 2 mars au 10 avril 2005

Dans l’Indochine des années 30, une femme française cherche à construire un barrage contre le Pacifique pour rendre une terre cultivable, empêcher la mer de balayer les cultures.
Suzanne, sa fille, raconte l’histoire de cette mère pauvre, passionnée et cruelle. Mais aussi les parfums de l’Asie et la découverte de sa propre féminité. Monsieur Jo, amoureux de Suzanne, entre dans leur histoire… Margerite Duras nous invite par ce texte à se forger un but indestructible au plus profond de soi afin de donner un sens à son existence.
« Un barrage contre le Pacifique »
En une petite heure de temps, sur la scène du Petit Théâtre, qui porte bien son nom, Maud Andrieux parvient à raconter l’histoire de ce « Barrage contre le Pacifique », de Marguerite Duras, qui fait quand même ses 350 pages dans la collection Folio. Un petit exploit dans le genre de la fragmentation évocatrice …
A deux ou trois occasions, un enregistrement survient sous la forme d’un dialogue où la voix de Maud Andrieux, narratrice, répond à celle de Philippe Souque, Monsieur Jo, l’ amant. Ces moments là enregistrés n’apportent pas grand-chose, mais le contrepoint musical, lui, ajoute une précision chronologique et sentimentale à ce tableau aussi dépouillé que précis.
Atmosphère coloniale, blancheur des habits évoquant l’innocence recherchée mais chimérique, omniprésence du sel qui corrompt tout (même les hommes), lutte contre les éléments, découverte de la sensualité, ravage de l’administration, impatience des autochtones annonçant la guerre de décolonisation à venir, tout cela passe dans cette adaptation étonnante. Les choix de Maud Andrieux sont judicieux, et son interprétation, sa voix, toute de tact et de douceur, efficace. Le seul moment un peu surjoué, celui du cri provoqué par l’intimité avec cet amant riche et généreux mais difficile à aimer, détonne.
Ce livre aux multiples entrées n’était pas des plus faciles à adapter, et le Cie Fludessence offre là une belle ouverture à l’un des romans fondateurs de l’œuvre et de la légende durassiennes.
Joël Raffier – Sud Ouest

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